samedi 2 avril 2011

Obsolescence programmée. Consommation forcée !



Après en avoir rêvé pendant des jours, arrive enfin le matin où vous allez pouvoir enfiler votre nouvelle "jupe-tip-top-motif-léopard-hyper-fashion-qui-va-faire-des-jalouses". Hier, en prévision de cette tenue exceptionnelle, vous aviez acheté une paire de collants (Parce que, quand même, " En Avril ne te découvre pas d'un fil ! "), pas trop chers parce que c'est la 26ème déjà ce mois-ci. Votre excitation est à peine contenable. Vous imaginez déjà la tête de votre pire ennemie lorsqu'elle vous verra sublimée dans une jupe, que dis-je ? LA jupe portée par les plus riches et célèbres dans le Vogue du mois dernier... Et là, C'EST LE DRAME ! Votre petite paire de collants (sans prétention) vient de se filer. Vous aviez pourtant pris toutes les précautions du monde, vos ongles étaient limés, vous aviez enlevé vos bagues en or massif et le chat était enfermé dans le placard, mais rien n'y fait, les collants, accessoires indispensables à votre tenue, viennent bel et bien de vivre leurs dernières minutes. Le bus passe dans 10 minutes, impossible de trouver un plan B, vous enfilez, la mort dans l'âme, votre vieux jean : sobre, passe-partout, tellement différent de votre parure de reine de la savane.


Le pire dans toute cette histoire, c'est que cette catastrophe vestimentaire était programmée. Et oui, mesdames, mesdemoiselles, des ingénieurs ont travaillé des nuits entières afin que vos collants aient une durée de vie extra-courte. Une honte, direz-vous ? Une mauvaise blague ? Non : DU MARKETING ! Un concept révoltant appelé l'obsolescence programmée. Ne soyez pas naïves au point de croire que des collants infilables n'existent pas ; la preuve, vos grand-mères en ont portés toute leur jeunesse. Aussi invraisemblable que celà puisse paraitre, des collants de bonne qualité ruineraient l'industrie du collant. En effet, si une paire de collants durait toute votre vie, en racheteriez vous toutes les semaines ? Certainement pas.


Dans le bus ce matin, vous n'étiez pas la seule à maudire la société de consommation ; il y avait aussi la mère de famille dont la machine à laver achetée neuve il y a à peine 2 ans vient de rendre l'âme, votre voisine qui se demande si faire réparer ses chaussures chez le cordonnier ne coûterait pas plus cher que de tout simplement racheter une nouvelle paire de ballerines à 10 euros, votre petit frère qui doit encore économiser 2 mois d'argent de poche avant de pouvoir racheter des écouteurs qui dureront, avec un peu de chance, plus de 3 semaines, et j'en passe, et des meilleures. Ce matin, vous vous sentez trahie et exploitée par ces marchands d'éphémères et vous n'avez qu'une envie : partir vivre dans la savane avec de vrais léopards et ne plus jamais entendre parler de consommation. Rassurez-vous, vous n'êtes pas seule : les habitants des pays en développement qui voient arriver par milliers dans leurs décharges les objets usagés de nos pays de consommateurs sont au moins aussi désespérés que vous !





Margot Conraud




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