mardi 24 mai 2011

Concours d'articles de presse...

...entre le lycée Louis Lapicque
et le lycée Pierre Mendès-France.

Deux classes de Première générale, la 1 S1 de Mme Dalissier et la 1 ES1 de Mme Terroille, ont assisté à la même représentation théâtrale proposée par les ATP le 24 Mars 2011 à l’Auditorium de La Louvière. Les élèves se sont ensuite prêtés, par groupe de quatre, à l’exercice d’invention qui fait partie de l’épreuve écrite de français au baccalauréat, selon le sujet suivant :
A la suite de la représentation à laquelle vous avez assisté, imaginez que vous êtes journalistes et rédigez un article critique sur ce spectacle, qui évoque aussi bien les costumes, les lumières et les sons que le jeu des comédiens.

Chacune des classes a ensuite élu le meilleur article de l’autre lycée.
Les deux articles lauréats sont les suivants.








« Le mot progrès dans la bouche de ma mère
sonnait terriblement faux »





Matei Visniec est né en Roumanie le 29 janvier 1956. Lors d’une partie de sa jeunesse, il a vécu sous le régime communiste. Parti à Bucarest pour ses études, il fait partie de la génération qui a bouleversé la poésie et la littérature roumaine de l’époque. A partir de 1977, il commence à écrire. Après un premier succès avec sa pièce Les Chevaux à la fenêtre, il est découvert par de nombreuses compagnies et ses pièces sont jouées un peu partout dans le monde. Ainsi, depuis 1993, il est l’auteur dramatique le plus joué. Il écrit le mot progrès dans la bouche de ma mère sonnait terriblement faux en 2007 dont nous allons produire la critique.

Au départ, il y a deux parents de retour dans leur maison à moitié brûlée, un fils mort, une fille quelque part sur les trottoirs de Paris. Le corps du fils est introuvable, la mère ne peut pas le pleurer. Le père remue la terre, en discutant avec le fantôme de son fils disparu, pour retrouver ses ossements et lui faire une sépulture digne de lui. Il y a aussi le nouveau voisin, la vieille folle chez qui on dépose des cadavres en tous genres, une chef de prostituées, un travesti, des fantômes d’amis que le fils a rencontrés dans la mort…

Ce spectacle expose un jeu d’acteurs poignant de sincérité incluant pour chacun des intervenants une place bien définie dans la vivante mise en scène de Jean-Luc Paliès. L’homogénéité du jeu des acteurs sert un sujet grave dans lequel le rire n’est pas oublié. Malheureusement, en dépit des efforts fournis par les comédiens, notre regard est mitigé et nous regrettons notamment la négligence de certains détails dans la mise en scène, tels que la présence de la fanfare tout au long du récit qui n’est pas suffisamment exploitée. En effet, cette fanfare est mise en valeur dés le début du spectacle, puis on oublie peu à peu sa présence. Par ailleurs, on peut féliciter le metteur en scène qui a bien pris soin de mettre du mouvement dans le déroulement de la scène, et notamment l’intéressante transition entre les scènes, sans laquelle le sommeil nous aurait rattrapé. Beaucoup de facteurs sont à revoir mais la représentation est malgré tout enrichissante et on peut féliciter tous les professionnels au service de ce spectacle.

Le décor est composé, à l’arrière plan, d’un filet militaire, à droite d’une plateforme symbolisant la table et plus généralement la maison. A gauche, il y a une plateforme avec un drapeau symbolisant le poste de milice, le trottoir de Paris et de lieu d’attirance de notre regard lors des changements de scène. L’utilisation du filet militaire rend assez bien la situation de guerre du pays cependant, il est cependant déplorable que nous puissions apercevoir quelques les personnages vont faire leur entrée à travers le filet. De plus, on peu difficilement cerner la symbolique de la table et de la maison en raison de la forme peu commune de la plateforme. Néanmoins la plateforme de gauche est utilisée au mieux et représente assez bien ce pour quoi elle est faite. Les membres de l’orchestre sont vêtus de leur costume rouge ; en contraste avec les autres costumes qui sont de couleur assez sombre ou neutre . Cela leur permet de bien attirer l’attention entre chaque scène.

Une ambiance sombre dès le début de la pièce, où Vibko et son beau frère échangent une discussion vulgaire. À cet instant, les traits des visages nous sont cachés, ceci jusqu’à la fin de la pièce. Cette obscurité reste pesante, témoignant de la misère dont est accablée la famille. A cela s'ajoute une musique récurrente, un son qui surenchérit les malheurs que subissent tous les membres de la famille de Vibko.

Le décor n’ayant pas de mutation à proprement dit, c'est par le biais de la lumière qu'on identifie la cave du voisin aux allures malsaines et avares. Pour la forêt, c'est aux sons des oiseaux chantants. De plus, l’aboiement du chien mort dans le puits, du jeune défunt, nous est présenté comme un écho venu des entrailles de la scène. Pour conclure de façon assez significative son œuvre, c'est au son d'un harmonica qu'on caractérise les vestiges restants du fils perdu dont le drame fut le tourment des parents. La lumière tend alors à s’éclaircir, cependant le retour de la jeune Ida ne sera pas mentionné, offrant un dernier coin d’ombre à l’histoire.
Malgré l'espace et le matériel restreint, c'est d'une façon ingénieuse que la pièce a été mise en place, avec tous les effets nécessaires à une représentation.





Maxime SKROCKI, Guillaume GALMICHE, Firmin DELONG, Nizar ODEM, 1 S1 Lycée M-France.

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Le spectacle de l’année





La mise en scène de la pièce de Matei Visniec Le mot progrès dans la bouche de ma mère sonnait terriblement faux , est pour Jean-Luc Paliès un nouveau succès : cette représentation évoque le deuil terrible d’une famille qui recherche sans relâche la dépouille de son fils.
Au début de la pièce, deux personnages font éruption sur scène ; il s’agit du fils, Vibko et son compagnon de guerre, son beau-frère. L’un est placé à l’extrême droite et l’autre à gauche de la scène pour montrer qu’ils sont à distance. En fond de scène, Jean-Luc Paliès a voulu mettre un grillage qui porte la couleur des costumes militaires pour donner l’impression d’être dans une forêt. La scène renferme d’un côté les parents où sont disposées trois tables avec deux pupitres dont l’un se métamorphose en pelle et dont l’autre est occupé par une plateforme surmontée d’un drapeau.

Les lumières jouent un rôle important dans le spectacle. En effet, les éclairages mettent en valeur la partie de la scène où se déroule l’action ainsi que des objets utilisés comme symboles. Par exemple, le puits et le drapeau sont souvent éclairés. La lumière joue aussi un rôle important concernant le parallèle entre les morts et les vivants qui est l’essence même de la pièce. Ainsi, Vibko est moins éclairé que ses parents, qui eux, sont vivants. Concernant les voix off et la bande sonore, les didascalies contenues dans la pièce sont lues par Matei Visniec. Les bandes sonores, quant à elles, sont variées et chaque personnage ou groupe de personnages possède son propre thème musical.

Dans cette pièce de théâtre, le père et la mère sont habillés d’une vieille veste longue et d’un vieux chapeau qui remontent à l’époque du communisme. Le nouveau voisin, lui, est vêtu d’une veste sans manches, d’une casquette et d’une cravate modernes et qui sont dus au capitalisme mis en place dans ce pays. Vibko, le fils, a un uniforme militaire car il a fait la guerre, tandis qu’Ida, la sœur de Vibko, a des vêtements de prostituée : une guêpière cachée sous une grande veste, des collants et des chaussures rouges à talons.

L’interprétation du texte se fait sur deux dimensions, c'est-à-dire sur le côté visuel et auditif. Dans un premier temps, les personnages utilisent beaucoup leur corps. En effet, les acteurs sont parfaitement immobiles, ils ne se regardent pas, ils minent certaines situations et ils ne sont pas souvent assis. Les acteurs prennent de la hauteur, cela donne au texte un côté plus humoristique et dramatique à la fois. D’autre part, certains acteurs comme Ida, jouent de la musique ou chantent, ce qui donne un côté original à la pièce. Mais ce n’est pas tout, certains personnages parlent fort et hurlent pour accentuer le côté dramatique du texte. Ensuite, d’autres personnages comme la mère et le soldat Allemand ont des accents pour mettre en valeur leurs origines.

Enfin, certains éléments comme les chiens, ne sont pas représentés sur scène, ni entendus en son off, ils sont interprétés par des acteurs, ce qui fait perdre à la représentation du texte tout son côté réaliste et dramatique.
En bref, à part quelques points peu convaincants, c’est un nouveau succès à rajouter au palmarès de Jean-Luc Paliès.





Amandine Boncoeur, Loïse Maillard, Sophie Pilon, Amélie Romary, 1 ES1 Lycée Lapicque.

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