lundi 28 mars 2011

Un Prophète, Jacques Audiard


Avis mitigé

Synopsis : Condamné à six ans de prison, Malik El Djebena ne sait ni lire, ni écrire. A son arrivée en Centrale, seul au monde, il paraît plus jeune, plus fragile que les autres détenus. Il a 19 ans. D'emblée, il tombe sous la coupe d'un groupe de prisonniers corses qui fait régner sa loi dans la prison. Le jeune homme apprend vite. Au fil des " missions ", il s'endurcit et gagne la confiance des Corses. Mais, très vite, Malik utilise toute son intelligence pour développer discrètement son propre réseau...


Critique : Je suis très mitigée par rapport à ce film. Le jeu des acteurs est vraiment très bon, et l’ambiance carcérale est apparemment très proche de la réalité, selon d’anciens détenus, qui on vu et aussi participé à la conception des décors. Jacques Audiard, y a mis du cœur, nous servant au final un scénario trop lourd. En effet, Un Prophète montre, en plus de deux heures, toutes les horreurs qui peuvent se passer EN UN AN, si on cumule toutes les prisons de France. Alors oui, tous les faits sont réels, nous sommes bien d’accord. Mais ce que je veux dire par là, c’est qu’Audiard, veut dénoncer (surement à la Badinter), et au final je trouve que ça décrédibilise légèrement, l’idée de départ. Malik, donc, intègre une prison de corrompus, où les corses la dominent officieusement. Malik, petite frappe, deviendra tueur pour entrer sous leur protection (cette scène est plutôt réussie, laissant le spectateur dans un semi suspens, et cette scène est surtout dérangeante). Ce film qui montre plus ou moins l’emblème de la justice, est plutôt immoral étant donné que ceux qui y sont placé sont là car ils ont fait quelque chose d’injuste, et que là bas l’injustice est à son paroxysme. Aucune enquête n’est menée suite à ce meurtre, le laissant pour « suicidé ». (Il est vrai qu’en prison les droits de l’homme sont bâclés, mais ici, on a du mal à y croire). Quelques années plus tard, Malik obtient des permissions de sorties. Une nouvelle fois, l’image de la justice est entachée, les magistrats et avocats semblent véreux, et négligeant. Malik donc, durant ses permissions s’adonne à des meurtres seul contre des Italiens armés jusqu’aux dents (encore pour les Corses), avenue Montaigne, sans difficulté, et surtout sans qu’une bourgeoise et son chihuahua, tout droit sortant de chez Chanel, ne hurlent à l’infamie en voyant trois gouttes de sang. Non, personne ne voit rien ! Difficile à imaginer, considérant le peu de discrétion de Malik Ce que l’on retire réellement de ce film, c’est qu’un séjour en prison est tout sauf bénéfique, car petit truand deviendra grand malfaiteur. Mais Jacques Audiard reste un grand du cinéma Français, grandement salué par les critiques.

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