lundi 28 mars 2011

La grammaire est une chanson douce, Erik Orsenna




Nous avons tous, depuis notre plus jeune âge, la grammaire en horreur. Elle est fastidieuse, ennuyeuse, compliquée et surtout tous les enfants du monde se demandent A QUOI SERT –ELLE ? COD, COI, pronoms à foison, superlatifs et adjectifs en tout genre, out cela se mélange dans nos têtes pour aboutir à un sac de nœuds indémêlable. Erik Orsenna l’a bien compris, c’est pour cela qu’il a écrit La Grammaire est une chanson douce, petit roman reliant la poésie à l’apprentissage théorique de notre belle langue française. A coup de petits jeux de mots délicieux et d’allusions poétiques, il tente de nous réconcilier avec une grammaire qui s’affiche ici sous son meilleur jour.

Résumé : Le bateau où se trouvaient Jeanne et Thomas fait naufrage. Ils échouent alors, épuisés, sur une petite île inconnu qui se révèle être l’île aux mots. Ici les mots vivent en communauté ; ils font leurs courses, travaillent, se détendent, se marient… Ils peuvent être malades voire mourants, joyeux ou contrariés… Ayant perdu la parole, Jeanne et Thomas se trouvent dans l’obligation de réapprendre leur langue maternelle. Heureusement tous les noms, verbes et déterminants de la ville sont prêts à les aider.
L’histoire peut paraître un peu enfantine car l’aventure est contée par une enfant de 10ans, de plus certaines trouvailles restent faciles car trop évidentes, cependant quelques allusions culturelles et littéraires sont excellentes ; le livre s’adresse donc à tous public : chaque génération peut comprendre cette histoire à son niveau.


Extrait : « Elle était là, immobile sur le lit, la petite phrase bien connue, trop connue : Je t’aime. Trois mots maigres et pâles, si pâles. Les sept lettres ressortaient à peine sur la blancheur des draps. Il me sembla qu’elle nous souriait, la petite phrase. Il me sembla qu’elle nous parlait..
« -Allons allons, Je t’aime, lui répondit Monsieur Henri, je te connais. Depuis le temps que tu existes. Tu es solide. Quelques jours de repos et tu seras sur pied. » Monsieur Henri était aussi bouleversé que moi.
Tout le monde dit et répète « je t’aime ». Il faut faire attention aux mots. Ne pas les répéter à tout bout de champ. Ni les employer à tort et à travers, les uns pour les autres, en racontant des mensonges. Autrement, les mots s’usent. Et parfois il est trop tard pour les sauver. »


Maud Aspis-Trinidad

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