lundi 28 mars 2011

Liberté, égalité, fraternité et sexisme


Bien que la France vante les mérites de son système démocratique et de son rôle de défenseur des droits de l’homme ; certains outrages lui échappent. La femme au cours du siècle s’est démenée pour la reconnaissance du deuxième sexe. Le combat n’est malheureusement pas fini.



La France, terre de valeurs :


Il n’est pas nécessaire de rappeler les acquis de la femme ces dernières décennies durant. Ce n’est pas non plus faire preuve de féminisme que de dire que la parité n’est encore qu’une utopie. Puis, le terme de « respect » dépasse la reconnaissance de ces sexes, il est aujourd’hui prôné par tout et par tous ; il en devient vide de sens. La liberté elle est largement revendiquée et connait certaines limites. La France est le théâtre de confrontations entre des cultures, des opinions, des pratiques différentes. Récemment, le port par les femmes musulmanes du voile a suscité des débats, catholiques et laïques français semblent s’être empressés de mettre sur la table ces notions de respect, de liberté auxquels le pays attacherait tant d’importance. Il n’est pas objet ici de prendre part à ce débat. Il est par contre judicieux de se demander si ces partisans de l’égalité ouvrent parfois leur poste de télévision.


Des incohérences subsistent :


Il est à l’heure actuelle difficile de s’imaginer de regarder l’intégralité d’une page publicitaire ou d’un programme de chaîne musicale sans se rendre compte, pour ceux qui veulent bien ouvrir les yeux ; que ces belles valeurs sont réduites à néant. Le téléspectateur s’intime-t-il vraiment que le café, comble du fantasme, possède des vertus aphrodisiaques en ce qui concerne la gente féminine ? Interviennent ensuite les chaînes musicales. C’est une réalité, le propos semble peut-être répétitif mais puisque rien ne change : la femme est un objet. L’aberration réside dans le fait que personne ne s’insurge face à cette dégradation permanente et communément admise de la femme. Toute la journée sont diffusés des clips, tout genre confondus, dans lesquels des « filles » se déhanchent en petite tenue. Elles sont souvent en promiscuité avec des chanteurs au physique la plupart du temps ingrat, ce qui rend les faits d’autant plus improbables.

Les jeunes sont les plus touchés :


Alors, serait-ce au nom de la liberté d’expression qu’on laisse des pseudo-chanteurs reléguer la femme au rend de « Bitch », c’est à dire de « salope », « garce » ou terme tout aussi flatteur de « chienne ». Qu’en est-il alors de l’essor de la violence sexuelle ? Et en particulier chez les jeunes ? Les répercussions sont double : d’une part les jeunes s’imaginent le rapport à la sexualité aussi simple que dans les clips ; d’autre part les jeunes filles s’assimilent à ces représentations dépréciatives de la femme sans s’en rendre compte puisque celles-ci apparemment « plaisent ». Les relations entre adolescents quant à la sexualité sont de plus en plus difficiles. De plus, certains chanteurs tiennent des propos tout à fait sexistes et outrageant. Est-ce normal de laisser par exemple le rappeur français Orelsan déclarer dans la chanson « Saint Valentin », hymne à l’intérêt purement sexuel de la gente féminine ; « ferme ta gueule ou tu vas te faire marietrintigner », référence à l’actrice décédée suite aux coups infligés par son mari et chanteur célèbre. Car si tout cela n’est que du second degré, tous les jeunes ne sont pas en mesure de déceler le vrai du faux et enregistrent ces propos souvent violents à l’égard des femmes. Les impacts sur la société entière et en particulier sur la jeune génération ne sont pas à dénigrer.



Cette banalisation par le mot et l’image de la considération de la femme comme instrument sexuel s’encre dans les esprits tandis que personne ne le conteste. N’est ce pas une limite à l’ouverture d’esprit de notre société ? Les tabous qui autrefois posaient un problème de non-information sont maintenant des sujets libres, sûrement trop libres. De ce fait, peut-être qu’avant de nous attaquer au jugement de la culture des autres, il serait nécessaire de remédier aux effets pervers de la notre.


Clarisse Thomas.

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